Chine-Hongkongtortues

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Quand la Chine s'éveille au Dakar

La chaîne de télévision CCTV-5 est présente sur le Dakar pour faire des sujets uniquement sur les pilotes chinois. Ici, Zhou Yong à Buenos Aires, le 31 décembre 2009
La chaîne de télévision CCTV-5 est présente sur le Dakar pour faire des sujets uniquement sur les pilotes chinois. Ici, Zhou Yong à Buenos Aires, le 31 décembre 2009/M. P.

 

DAKAR - Elle y va à fond, malgré les galères rencontrées...

De notre envoyé spécial au Chili

Une chaîne dédiée pendant un mois au Dakar, un magazine télé quotidien de 25 minutes sur
une grosse antenne, deux des plus importants sites web - sohu.com et titan24.com - suivant l'événement heure par heure... Quand la Chine se trouve une passion, elle y met les moyens. Du coup, impossible de passer à côté de la vingtaine de journalistes chinois présents sur le Dakar. «Nous couvrons l'événement depuis 2001, nous explique Siran Cheng, journaliste pour la chaîne CCTV5. A l'époque, il n'y avait pas de pilotes chinois sur la course, donc les Chinois ne s'y intéressaient pas trop.»

Il a fallu attendre 2003 et l'initiative d'André Dessoude, propriétaire d'
une des plus grosses écuries de rallye-raid. «Je faisais des affaires avec la Chine et j'ai eu l'idée d'y organiser un concours afin de recruter les deux meilleurs pilotes pour le Dakar», explique-t-il. Les débuts sont laborieux pour les équipages formés d'un pilote chinois et d'un copilote français. Denis Schurger était l'un d'eux: «Je ne parlais pas un mot de chinois et mon pilote ne parlait pas l'Anglais, se rappelle-t-il. Du coup, j'avais mis en place un système de couleurs, de signes et de dessins dans la voiture. Malgré ça, en plein désert, on en est venu aux mains.» Les signes de progression sont pourtant au rendez-vous puisque l'année suivante les deux équipages chinois de Dessoude terminent à la 19e et à la 31e place.

La Chine, un formidable terrain de jeu

Des résultats suffisants pour commencer à intéresser les investisseurs chinois. «Si les gens voient à la télévision que les véhicules fonctionnent  bien, ils les achètent», résume Siran Cheng. Désormais, on compte donc
deux écuries chinoises en auto, une en camion et deux motos. Mais là encore, monter une équipe s'apprend. «C'est notre première participation, confie modestement Yue Ma, manager du team auto «Cool Car Time». Nous sommes là pour apprendre les règles de la course et pour tester les voitures.» L'arrivée en pleine nuit des deux voitures de l'équipe dès la deuxième étape montre que l'apprentissage n'est pas évident, malgré les conseils de Christian Lambert, préparateur de voitures et de camions pour rallyes. «Ils découvrent tout, donc ils font des erreurs, fait remarquer ce dernier affichant 25 Dakar au compteur. Par exemple, ils ont fait venir les véhicules en avion de Chine au Havre pour prendre le bateau, au lieu de les envoyer directement en Argentine.»

Malgré ces péripéties, les organisateurs du Dakar comptent sur la Chine et ses passionnés de rallye. «Depuis quatre ans, nous avons mis en place un dispositif de communication avec la Chine. Et maintenant, les Chinois connaissent plus le Dakar que la Formule 1», soutient Frédéric Lequien, directeur adjoint de l'épreuve, qui chiffre même à 200 millions le nombre de téléspectateurs fidèles à la course. Et quelques courses de rallye-raid apparaissent dans l'Empire du Milieu. «Ils ont tout: des dunes, des pistes, des montagnes, détaille Sylvain Poncet, engagé cette année au côté de Zhou Yong. C'est un formidable terrain de jeu et puis, ils ne se posent pas les mêmes problèmes que nous en terme d'environnement.» De là à y organiser le Dakar à l'avenir? «Nous avons été sollicités par le gouvernement chinois, mais nous sommes confrontés à un problème climatique, répond Frédéric Lequien. Pas sûr que le temps soit propice là-bas au mois de janvier.»
 
Matthieu Payen (à Copiapo, Chili)


06/01/2010
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